Carnets de la Croisière Noire d’Alexandre Iacovleff
1924-1925 (en russe), Editions Iskusstvo21, Moscou, 2017. © D.R.
Titi et Naranghe, filles du chef Eki Bondo
Alexandre Iacovleff (1887-1938), 1926,huile sur toile 98 x 80 cm. Collection privée Lot 17, Vente Sotheby’s Londres, 7 juin 2010, © Sotheby’s / Art Digital Studio.
Détail de Ourou la Mangbetou
Alexandre Iacovleff (1887-1938), Planche 35 de Dessins et Peintures d’Afrique, © D.R.
Nobosudru, favorite d’un chef Mangbetou
Anonyme, © Archives Haardt
En 2017, centenaire de la révolution d’octobre, elle a contribué, en communicant certaines de ses archives, à la publication russe des « Carnets de la Croisière Noire d’Alexandre Iacovleff, 1924-1925 », aux Editions Iskusstvo21, à Moscou. La couverture de cet ouvrage représente un détail de Titi et Naranghe, filles du chef Eki Bondo. Cette œuvre emblématique de la Croisière Noire, restée en France, jusqu’en 2010, appartenait autrefois à la collection de son grand-père Georges-Marie Haardt.
Titi et Naranghe, filles du chef Eki Bondo a été peinte en 1926 par Alexandre Iacovleff, dans son atelier, au retour de la Croisière Noire. Pour cette œuvre qui a été montrée par Sotheby’s à Paris, Moscou et Kiev avant d’être vendue le 7 juin 2010 à Londres, C. Haardt de La Baume a collaboré à la présentation de ce chef d’œuvre et écrit une notice traduite en russe et en anglais, dont voici un extrait :
« TITI ET NARANGHE, EVOCATION D’UN PARADIS PERDU
Ce tableau est fascinant par sa composition savamment agencée, et son effet de perspective qui donne l’impression d’être au cœur du village du chef Ekibondo. Au premier plan, sur le seuil de la case d’Alexandre Iacovleff, se tiennent ces deux sœurs, à peine nubiles et tendrement enlacées. Titi, à la peau plus claire, située à gauche, est de mère mangbetou, quand Naranghe est de mère matchaga.- Les Matchaga étaient autrefois les esclaves des Mangbetou. Mais ils sont devenus plus riches que leurs anciens maîtres et possèdent les femmes les plus belles et les villages les mieux construits.- Les deux sœurs sont coiffées à la Mangbetou. Leur crâne revêt la forme parfaite d’un œuf, forme qui symbolisait la puissance des Pharaons en Haute-Egypte. Pour obtenir ce port de tête hiératique, dès la naissance, le crâne des petites filles est enserré par des cordelettes en poil de girafe. Arrivées à l’âge adulte, les jeunes femmes arborent alors la magnifique coiffure auréolée de Nobosudru. Mais, le chef Ekibondo se plaint auprès d’Alexandre Iacovleff que ses cinquante- trois femmes se rebellent et ne veulent plus porter cette coiffure qui leur donne trop de travail. »